
L'intelligence artificielle suscite une vague de contestation dans l'éducation et la création
Les inquiétudes sur la surveillance automatisée et la domination des entreprises technologiques mobilisent chercheurs et créateurs.
La journée sur Bluesky, au sein des communautés #technology et #tech, révèle une tension croissante entre l'innovation, la vigilance critique et la question du contrôle social. Les discussions mettent en lumière non seulement la fascination pour les nouvelles frontières technologiques, mais aussi les doutes et résistances face à l'automatisation, à la surveillance et à la domination des grandes entreprises sur la sphère éducative et créative. Les voix s'élèvent pour réclamer une approche plus centrée sur les créateurs, les usagers et la responsabilité collective, tandis que la productivité et la transformation sociale par la technologie restent au cœur des débats.
L'innovation sous surveillance : entre enthousiasme et rejet des outils automatisés
La publication d'une affaire inquiétante d'intelligence artificielle en milieu scolaire suscite une onde de choc : un élève menotté pour un sac de chips identifié comme arme par un système automatisé. Cette anecdote s'inscrit dans une série de critiques contre l'introduction précipitée de l'IA, illustrée par la présentation des nouveaux navigateurs propulsés par l'IA d'OpenAI et Perplexity, qui promettent la productivité tout en exposant les utilisateurs à des risques accrus de sécurité.
"Le titre devrait être : l'IA utilisée pour espionner nos enfants à l'école"- @okospeaks.bsky.social (6 points)
La réception de l'IA dans les navigateurs est tout aussi mitigée : plusieurs utilisateurs dénoncent un gain d'efficacité illusoire et la volonté des investisseurs de forcer l'adoption de technologies peu désirées. Dans ce climat, la question de la surveillance et de la privatisation des outils du quotidien résonne particulièrement fort, poussant certains à réclamer davantage de prudence et de contrôle démocratique.
Le pouvoir des créateurs et la bataille contre la cooptation technologique
La réflexion d'Anil Dash sur la couverture médiatique de la technologie propose un renversement de perspective : pour lui, le débat doit se déplacer des investisseurs vers les créateurs, afin de mieux refléter l'esprit d'innovation et d'inclusion. Cette idée trouve écho dans la publication d'Olivia Guest, qui met en avant une mobilisation collective contre la prise de pouvoir des entreprises technologiques sur l'éducation et prône le recours à la recherche critique et à l'organisation citoyenne.
"Le groupe vise à amplifier et prolonger le travail déjà entrepris pour repousser la cooptation de l'éducation par les entreprises technologiques, et à faire valoir les analyses issues d'une génération de recherche critique, d'activisme et d'organisation sur ce combat spécifique."- @olivia.science (27 points)
L'importance de la solidarité et de la communauté est également soulignée par la création de "The Library Group", une coalition internationale destinée à résister à l'emprise technologique sur le monde académique. Ces mouvements confirment une volonté croissante de reprendre le contrôle sur les usages et la narration technologique, redonnant la parole aux praticiens et aux chercheurs.
Imaginaires, critiques et la frontière de la productivité
Les discussions autour de l'imaginaire de la science-fiction rappellent que la littérature n'a pas toujours été anti-technologique ; au contraire, certains auteurs célèbrent la capacité de transformation sociale des innovations. Sur le plan concret, la question de la productivité canadienne est soulevée, avec l'idée que la prochaine frontière réside dans l'électrification, tout en posant la question écologique de l'extraction minière et de l'industrialisation du territoire.
"La science-fiction, qui aurait toujours été contre la technologie… Lois McMaster Bujold. L'une des auteures les plus décorées : ‘Les réplicateurs utérins vont transformer la civilisation et c'est génial !' ‘La transition sexuelle totale au niveau génétique bouleverse le patriarcat !' ‘La terraformation, c'est cool !'"- @erictaysom.bsky.social (24 points)
Enfin, l'émergence de nouveaux outils créatifs comme la génération musicale par IA interroge sur la place des humains dans la création, tandis que la bande dessinée Bullet Adventures illustre les façons dont la technologie et les réseaux sociaux pénètrent l'imaginaire populaire et suscitent des réflexions sur l'identité et la communauté.
Les conversations numériques dessinent notre époque. - Fanny Roselmack